Économie Circulaire

Faites circuler la donnée !

Le 23/12/2021- Par Clément - 6 min de lecture

Alors que le potentiel d’exploitation de la donnée est désormais un constat plus qu’il n’est un débat, attardons-nous sur son rôle (présent et futur) dans nos sociétés. D’abord, elle se veut facilitatrice ; tantôt pertinente, tantôt intrusive, parfois décriée et bien souvent nécessaire. Mais que dire de sa contribution aux enjeux climatiques et environnementaux ? Peut-elle être le catalyseur de la transition vers une économie circulaire ? 

Ce court article n’a pas la prétention de couvrir l’ensemble des enjeux liés à la gestion de la donnée dans l’économie circulaire. Il en ciblera simplement deux verticales : l’engagement comme levier d’adhésion et la politique de gouvernance des données dans l’espace public. Et notre rôle à nous, UNICO, au milieu de tout ça. Bien sûr. 

De la nécessité d'engager pour mieux impacter 💥

Les données foisonnent, c’est un fait. Tonnages des flux collectés, valorisés, transformés ; bases de données de bacs, de mobiliers urbains, producteurs, clients, usagers ; indicateurs quantitatifs et qualitatifs de recyclabilité, caractérisation des ressources collectées, etc. Pourtant, ces données ne sont en aucun cas une finalité ni même un résultat. Elles en sont seulement le moyen. Un moyen parmi d'autres.

Là, vous me direz : et la réduction des déchets alors ? la baisse de la pollution plastique ? La diminution de l’impact environnemental des tournées ? L'amélioration de la qualité du service de collecte ? La réduction des nuisances sonores en ville ? Et bien toutes ces belles perspectives sont, et seront, la conséquence directe d’une coopération de différents moyens. 

Parmi eux : la donnée. Mais également aussi : les “producteurs” et “exploitants” de cette donnée. 

De l’autre côté du camion poubelle, il y a aussi des hommes et femmes qui s’engagent chaque jour (confinement compris) pour la salubrité de l’espace public. De notre espace public. De notre espace de vie. Et croyez-moi, on peut avoir toutes les intentions du monde, sans leur soutien, rien n’avancera. Valoriser, faciliter et engager sont donc nos mots d’ordres.

Quelques exemples :

  • Les données de géolocalisation des camions de collecte sont inutiles si elles ne participent pas à une optimisation (ou simplement une rationalisation) des tournées de collecte ensuite. Cette dernière nécessite l’adhésion des équipes pour accepter de faire bouger les lignes pour le mieux. Mais comment impliquer une équipe quand on les trace avec une simple balise GPS intrusive, sans interaction ni proactivité ? 
  • Les données de déclassement des bacs jaunes des particuliers (bac pollué, mauvais tri, présence OMR ou verre, etc.) n’ont aucun impact si elles ne sont pas accompagnées d’une action de sensibilisation ciblée et concrète postérieure. Avant même de sensibiliser, parlons seulement d’information (rubalise, photo à l’appui, communication au citoyen via son portail personnel ou l’application mobile de son territoire, valorisation). Cela constituera déjà un grand pas en avant.

Bref, engager pour mieux impacter. Ou, du moins, impacter durablement. 

De la pertinence d’une gouvernance publique forte 💪

Le 23 septembre dernier s’ouvrait à l’Hôtel Roquelaure – Paris, la première session de travail collaborative, immersive (et en présentiel !), sur l’utilisation de la donnée au service de la transition écologique. En ligne de mire, une question à 100 Millions d’Euros : « Quelles données, quelles ressources, quelles actions pour la valorisation des déchets ? ». Un beau programme, donc. 

Les acteurs engagés, et pas des moindres : l’Ecolab (CGDD-MTE), la DGE et le CSF Transformation et valorisation des déchets. Tous réunis autour de ces enjeux liés à la « mutualisation des données (…) pour l’amélioration des performances de la filière de la transformation et de la valorisation des déchets ». Et parmi eux : UNICO ! Mais aussi d’autres startups comme nos amis d’Urbyn ou de Big bag’n Go. 

Plusieurs enseignements pourront être tirés de cette session de travail. Un en particulier retient mon attention : la nécessité d’inclure une notion de confiance et transparence liée à cette traçabilité. C’est en partie ce que propose Track Déchets à travers sa solution de traçabilité des déchets tout au long de la chaîne de valorisation et pour tous les acteurs la constituant. Notons d’ailleurs qu’UNICO, en tant que solution de gestion des déchets poursuit les mêmes enjeux sur des verticales complémentaires (plus d'informations à venir sur l’API Trackdéchets). 

Pour autant, d’autres technologies paraissent prometteuses dans cette dynamique de transparence (blockchain, attestation automatique de levées, puçage, numérisation des billets de pesée, etc.).

Dans cette idée ; comment ne pas évoquer le rapport sur la « politique publique de la donnée » remis il y a tout juste un an par le député Eric Bothorel ? L’objectif : identifier les enjeux liés à la politique publique de la donnée, des algorithmes et des codes sources. Le mot d’ordre reste celui du partage, de l’ouverture et de l’accessibilité pour permettre de pallier aux carences de l’administration dans ce domaine. La 8ème préconisation de ce rapport prévoit notamment la création d'un Open Source Program Office » (OSPO) ou d’une mission logiciels libres pour créer des liens avec les communautés open source existantes. Les sujets sont pluriels : open data, hub de data, mutualisation de la donnée entre acteurs publics et entreprises privées ou encore la compétitivité liée à cette mise en commun. Toutes ces considérations paraissent bien théoriques. Mais elles ont pourtant une issue pratique. Elles ont récemment par exemple participé à développer les fintechs, cleantechs, l’énergie, les ACV ou les bilans carbones. Et c’est maintenant au tour de l’économie circulaire de tirer son épingle du jeu.  

Conclusion🌍

La mise en place de nouveaux modes de collecte, le developpement de la tarification incitative (TEOMI / REOMI) ou encore la création de nouvelles filières de tri comme celle des biodéchets est probablement la clé du positionnement de la donnée dans l'économie circulaire. Des données tirées de ces nouvelles méthodes de travail naîtront des informations pertinentes et vérifiables qui serviront plus tard de socle à la transition écologique.

Dans une actualité autour des déchets assez trouble où les fondamentaux comme les gestes de tri ou les méthanisateurs sont remis en cause, la donnée peut jouer le rôle de juge impartial sur toutes ces actions en rendant quantifiable ce qui n'était autrefois que des théories.

Il est certain que l’utilisation de la donnée est un des leviers de la transition vers une économie circulaire. Il nous faut pourtant des gardes fous. Quelle politique de protection de la donnée ? Qui en est le propriétaire ? Qui en a la responsabilité ? Oui, tout est à construire. Mais pas en faisant table rase de tout le reste. Comment, alors, intégrer la réglementation existante (droit commercial, économique, RGPD) ? Tout un tas d’interrogations en suspens qui demanderont des réponses fortes et courageuses. 

Mais bonne nouvelle ! L’écosystème bouillonne, les administrations s’activent et tous sont près à relever le défi de l’économie circulaire 2.0. Et dans cet environnement fertile et stimulant, UNICO est là pour apporter sa pierre à l’édifice. A suivre. 

Crédit photos :

- Alina Grubnyak sur Unsplash

- Firmbee

- Guillaume de Germain sur Unsplash

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